En ces jours pluvieux et moroses, pourquoi ne pas partir quelques heures en direction de la Suède ?
Katarina MAZETTI offre une suite à son roman Le mec de la tombe d'à côté , tout en gardant sa marque de fabrique : l'humour. Pourtant, il me semble ( et cela n'engage que moi !) que les sentiments y sont encrés plus profondément, comme si l'auteur avait mûri entre ces deux opus. Moins de sexe, plus de sentiments ( pas toujours bons cela dit !) . Désirée, dont l'horloge biologique se fait de plus en plus pressante, demande à Benny (son ancien amant) de lui servir de géniteur. Ils n'auront droit qu'à trois essais. Si cela ne fonctionne pas, alors ils ne se reverront plus. Et si ça marche ?
Vous passerez d'un point de vue à l'autre, de celui d'un homme à celui d'une femme, de celui d'un paysan à celui d'une citadine. Vous avez des préjugés ? Profitez-en, ça ne durera pas ! L'auteur ne veut pas d'un monde manichéen. Hors de question aussi de ridiculiser le monde rural au profit du monde urbain. Ce roman au langage courant, parfois même familier, se laisse lire d'un trait. Lena Grumbach, la traductrice aux éditions Gaïa, semble rester proche ( je dis "semble" parce que je ne pipe mot en suédois ! ) du style de l'auteur, quitte à commettre quelques impairs , que remarqueront sans aucun doute les amoureux de notre langue !
" 1. Benny
La première nuit, en quittant l'appartement de Désirée je me suis cassé la figure dans l'escalier, et je pense que c'était tant mieux. J'ai glissé sur plusieurs marches, me suis rattrapé avec le coude contre la cage d'ascenseur - aïe, saloperie ! - et me suis retrouvé sur un genou, la jambe formant un angle bizarre, j'ai même eu l'impression d'entendre un craquement."
Le caveau de famille, Katarina Mazetti, ed. Gaïa 2011, trad Lena Grumbach
Je vous le conseille donc, et vous pourrez ainsi voir en Mazetti ...
Comme dans un livre ouvert